CATHO-LIBRE (suite de mon aventure…) 2

Publié le 15 Février 2021

Messe à la galerie Benchaïeb à Paris en mai 2003, avec Mgr Jacques Gaillot. Photo : Xavier Grandsart

Devenir prêtre était plus qu’un rêve d’enfant. J’avais six ans lorsque j’en ai manifesté les signes. Le jour de mon ordination, je rayonnais de ces années d’attente. J’avais trouvé ma voie. Sauf que les lendemains n’ont pas été heureux. Des obstacles, j’en rencontrais partout, et particulièrement chez les gens d’Église. Parfois, c’était comme dans les premiers temps du christianisme, je devais me cacher pour célébrer la Messe.

Je vivais avec mon ami, et cela, on ne me le pardonnerait pas. Pourtant, la vie au séminaire n’avait été pour la plupart qu’une vie de couple dans une communauté où 90% des garçons s’arrangeaient avec le Ciel ! Mais la Foi au cœur nous donnait une telle énergie que rien ne nous faisait peur. Dieu était Tout Amour et donc pouvait tout comprendre. Mais je n’ai pas eu l’impression d’une Église qui était cet Amour. Par l’entremise de soutiens et d’amis aux esprits libres et généreux, j’ai pu me frayer un chemin parmi les ronces. Le hasard ou la Providence m’a fait connaître une petite communauté à l’écart d’autres, qui elles, sont reconnues officiellement. Dans un quartier de Toulouse, s’élevait une petite chapelle dont Jérôme Bosch pût s’inspirer pour peindre la pauvre étable de Bethléem. C’était le refuge de toutes celles et tous ceux qui, sur leur chaloupe, se sauvaient du Titanic avant qu’il ne coule.

Artiste peintre, poète et prêtre, c’était l’occasion offerte d’être avec tous ceux que trop péjorativement on appelle des « marginaux ». Quand d’autres habitaient des forteresses de cathédrales, je me suis contenté des cadeaux de la vie à la mesure de mes choix. L’euphorie des années conciliaires était passée comme une tempête qui avait depuis tout balayé sur son passage – une véritable déroute aux forteresses vides. Ceux-là même qui hier me chassaient de leur territoire, se trouvent maintenant à chercher asile dans une Europe déchristianisée. Aujourd’hui, les cathédrales brûlent… je m’en désole. Et pourtant je n’ai jamais été aussi heureux. Je vous dirai pourquoi !

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Rédigé par DUVERT Bernard

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